17 Janvier 2016

Jason-3 en orbite : la saga continue

Jason-3 a été lancé dimanche 17 janvier 2016 depuis Vandenberg, aux Etats-Unis. Le satellite océanographique obéit dorénavant aux ingénieurs du CNES de Toulouse afin de rejoindre son orbite de travail.

A 19h42 (heure de Paris), la fusée américaine Falcon 9 a décollé de la base de Vandenberg, en Californie, pour libérer 55 min plus tard, le satellite Jason-3. Pour le CNES, le travail de mise à poste commence. C'est le positionnement de l'engin sur sa trajectoire autour de la Terre, son orbite de travail, située à 1 336 km d'altitude. Reste à lui faire grimper les dernières dizaines de km. 

L'objectif est de placer Jason-3 environ une minute derrière Jason-2

indique Christophe Maréchal, responsable d'opérations d'exploitation au CNES.

''Cette mise à poste va prendre entre 3 et 4 semaines. Elle dépend de la position de Jason-2 et de la position précise à laquelle Jason-3 a été injecté dans l'espace. Cette dernière ne sera connue qu'une fois les équipements allumés, les antennes tournées vers la Terre et les données GPS reçues par les stations au sol. Nous pourrons alors calculer le chemin que Jason-3 devra suivre afin de se poster derrière Jason-2 que nous avions aussi installé sur son orbite en 2008.''

Décollage de la fusée Falcon 9 avec le satellite Jason-3 à bord, dimanche 17 janvier 2016 à 19h42 (heure de Paris). Crédits : NASA.



Décollage de la fusée Falcon 9 avec le satellite Jason-3 à bord, dimanche 17 janvier 2016 à 19h42 (heure de Paris). Crédits : NASA/AFP/NASA/Bill Ingalls.

 


Une longue série de satellites d'altimétrie

Sur Terre, les utilisateurs des données Jaon sont plus de 10 000, dans plus de 120 pays. Ils modélisent l’océan, le climat ou réalisent des prévisions météo. C'est notamment grâce à la saga Jason, initiée en 1992 par Topex-Poseidon, que l'élévation moyenne des mers est connue avec précision : 3,3 mm tous les ans.

 

Mais comme le souligne Philippe Escudier, responsable de la thématique océan/cryosphère au CNES :

Ce n'est pas par routine que Jason-3 va poursuivre les mesures faites par ses prédécesseurs mais pour répondre à de nouveaux défis.

"Par exemple, pour comprendre les variations régionales de l'élévation des mers, pour déterminer comment et où l'océan absorbe l'excédent de chaleur due au réchauffement climatique : en surface ou en profondeur ? Ce sont des questions clefs pour prévoir l'évolution du climat de notre planète.''

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Crédits : Airbus Defence & Space

Le saviez-vous ?

La saga Jason devrait se poursuivre jusqu'en 2026 avec le lancement de Jason-CS-A/Sentinel-6A en 2020 et de Jason-CS-B/Sentinel-6B en2026.

 Philippe Escudier. Crédits : CNES.